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Eric Turpin   chef opérateur image - directeur de la photographie

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ANIK HEMERY - SONOVISION BROADCAST - N° 503 - JANVIER 2006

La Rome antique filmée en HD

Exotisme historique garanti avec Brûlez Rome : un docufiction filmé en HD qui remet au goût du jour une langue morte coulisses d'une coproduction franco-italo-belge

Comment signer aujourd'hui, après les derniers jours de Pompéi (France2) et Le temps des Pharaons (Canal+), un énième docufiction sur l'antiquité? L'auteur et producteur Frédéric Lepage relève le défi avec Brûlez Rome une coproduction internationale ambitieuse qui réussit le délicat équilibrage entre fiction et documentaire. Le parti pris scénaristique de cette production était déjà adroit en prenant comme prétexte le fameux incendie de Rome (63 après J.C.), injustement imputé à Néron, pour raconter l'histoire de deux jeunes vigiles romains et, ce faisant, entraîner le spectateur au coeur de la plus grande capitale du monde antique. Le choix de la pro­duction A Prime Group et des diffu­seurs France3 et France5 pour une présentation du sujet sous la forme d'une fiction de 85 minutes, signée par Robert Kéchichian, un réalisateur de longs-métrages (Aram) et de publicités, a contribué à faire de cette production au budget de deux millions d'euros une création tout à fait originale. Laquelle a opté d'em­blée pour le format HD qui présente le double avantage de faciliter la co­production internationale (ici avec la Rai et RTBF) et de représenter une économie de l'ordre de l0 %.

 

Option fiction « documentée »

Pour inscrire néanmoins Brûlez Rome dans l'économie imposée, il fallait en­core à la production faire un choix juvicieux concernant le lieu du tour­nage: « Dans les studios d'Hammamet enTunisie (Empire Studios, Ndlr) nous avons pu réutiliser des décor; déjà construits pour des longs métrages. Ils représentaient l'Agora, le Sénat et le Colisée de Rome à l'échelle un (pour les intérieurs) et à I'échelle 1/2 (pour les extérieurs), raconte Robert Kéchichian. Il a suffi de rajouter des feuilles de décor pour que ces décors s'adaptent au scénario. Nous avons pu aussi disposer sur place de nombreux figurants. Certaines jour­nées, nous étions 250 sur le pla­teau.

Rompu aux tournages avec figuration (il a été premier assistant réali­sateur sur Astérix, mission Cléopâtre), Robert Kéchichian, qui n'avait encore jamais filmé en HD, va multiplier les mouvements de caméra (Sony 750 25p) et recourir à des astuces de prises de vue afin de donner l'impression d'une ville immense et très animée: « Nous disposions d'une grue et de 25 mètres de travelling, précise le cadreur et directeur photo Christian Gaume. Les moyens en lumière se montraient importants (pour un documentaire). Nous avons pu filmer comme si c'était une fiction. » Parce que le tournage devait également servir le propos du docufiction, la plupart des scènes ont été filmées afin d'apporter le maximum d'informations sur la vie à l'époque de Néron. « Je pré fère les clairs-obscurs, note le réalis ateur. Mais nous avons fait en sorte i ci d'éclairer les intérieurs, comme dans la séquence du repas dans la villa du patricien, afin de saisir toute l a richesse de la décoration. Aucun plan n'est gratuit. » Choisi pour app orter des axes complémentaires de c améra dans les séquences comp lexes comme l'incendie, le cadreur de la deuxième équipe, Éric Turpin, a contribué également à enrichir le tournage avec de nombreux détails saisis avec une autre caméra Sony 750 (équipée d'un zoom Canon 21 x7.5 et d'un grand angle Canon HD 8x5.2).

Lors de la prise de sons, le réalisa teur a en toute logique privilégié la captation en direct: « C'était un ré el défi pour les acteurs qui devaient s'exprimer en latin. La production avait engagé deux coaches pour les ai der à mémoriser leurs textes et vér ifier que le latin employé corresp ondait bien aux situations. Sur cert aines scènes, nous avons du faire plusieurs prises. Malgré cela, le di­re ct se montre plus spontané que la postsynchronisation. » Tous les en enregistrements des voix des acteurs ont été effectuée par l'ingénieur son Jean-Marcel Milan via des micros HF, des micros d'appoint pour les sons spécifiques ainsi qu'une perche en seconde piste. Enregistrées en di­ rect avec un magnétophone numé­ rique stéréo Fostex PD4, les am biances ont été ensuite complétées en postproduction par le designer sonore Emmanuel Augeard, lequel a recréé entre autres sur ProTools la matière sonore de l'incendie. Après le montage en 5.1 (mais la dif­ fusion est en stéréo), le mixage son réalisé par Thierry Lebon (sur la console numérique Euphonix de l'Auditorium de Duran) a fait en sorte que le mélange de tous les sons corresponde à l'idée que le spectateur se fait de la Rome an­ tique. Enregistrée également chez Duran avec les doublages en fran­ çais, une voix off, dont l'objet est d'introduire les scènes, contribue à accentuer l'aspect documentaire de la fiction.

 

Etalonné comme un péplum

Au cour de l'intrigue, l'incendie de Rome a été rendu en panachant adroitement des prises de vue directes obtenues en pyrotechnie (effets spé ciaux réalisés par une équipe tuni sienne) avec des interventions en ­ postproduction effectuées chez Duran. Signées par le truquiste Phi lippe Huberdeau sur Combustion plusieurs peintures numériques si mulent l'embrasement de Rome à travers des plans larges et rappro­ chés de jour comme de nuit. Effectué chez Duboi sur la console Poggle MegaDef par Raphaël Alva­ rez, l'étalonnage numérique, qui a duré une semaine, renforce l'aspect résolument « Technicolor» de la pro­ duction : « Mes références étaient les films péplum réalisés en Italie et aux USA dans les années 50/60 mais aussi Gladiator de Ridley Scott, précise le réalisateur. Je voulais m'éloigner de l'aspect téléfilm avec des images sa­ turées et des bleus qui soient très denses...

 

Simulé en direct avec des rampes à gaz, l'incendie de Rome a été complété en postproduction avec des peintures numériques réalisées chez Duran.

 

 

 

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ANIK HEMERY - SONOVISION BROADCAST - N° 503 - JANVIER 2006

©ericturpin2006 - englishenglish - photos ©Raoul Seigneur