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Eric Turpin   chef opérateur image - directeur de la photographie

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MATIS, LES HOMMES JAGUARS

RECIT DE VOYAGE
Le village Matis

Aux confins du Brésil et du Pérou, la vallée du Javari, un immense territoire réservé aux amérindiens, interdit au reste du monde.
Deux jours et une nuit, 550 kilomètres de navigation sur le rio Javari pour rejoindre le village des Matis. Nous affrétons trois longues pirogues à Leticia, une bourgade qui s’étend sur la frontière entre la Colombie et le Brésil. Nous emmenons avec nous 450Kg de matériel vidéo numérique et le même poids en denrée et objets divers qui nous permettrons de vivre pendant ces 21 jours de tournage. Les pirogues sont pleines à craquer, notre matériel soigneusement bâché pour le protéger des fortes pluies qui s’abattent quotidiennement sur la forêt. Notre pire ennemi c’est l’humidité. Tout est enfermé dans des bidons et des valises étanches…
Pas si étanche que cela! nous en ferons l’expérience au retour, lorsqu’une des pirogues harponnera un tronc d’arbre affleurant la surface de l’eau, la moitié de notre équipement se déversera dans le rio. Il faisait nuit et j’ai vu passé, voguant au fil de l’eau, dans le faisceau de ma lampe de poche, la valise contenant les 40 cassettes de rush vidéo. Notre film faisait naufrage. Une heure après tout était sauf, mais l’eau aura définitivement endommagé une de nos deux caméra, et salement attaqué deux de nos précieuses cassettes.
A Leticia Bini et Bina, deux amérindiens Matis, sont venu nous chercher. Bina est déjà venu en ville, il est même allé jusqu’à Rio de Janeiro représenter les Matis dans un congrès sur les minorités ethnique, mais pour Bini, son frère, c’est la première fois, et malgré le tee shirt qu’il a enfilé pour passer inaperçu les brésiliens se retourne sur son passage. Ces regards ne sont pas toujours amicaux. Les rapports entre la population de la région et les amérindiens sont tendus depuis que le pouvoir central a créé la réserve de la vallée du Javari en 1998, interdisant les non amérindiens à pénétrer sur ce territoire. Les bûcherons brésiliens se sont vus condamner l’accès à un immense stock de bois. Certain habitait et exploitait les arbres de cette contrée depuis plusieurs décennies, ils ont été contraint d’aller vivre et travailler hors des limites de la réserve. Le mécontentement est général parmi les « madeiros », ici c’est un enjeu politique et électoral.
Assis à la table d’une échoppe du port, un attroupement s’est formé autour de nous et de nos compagnons. On nous aura prévenu : pour atteindre le village Matis, il nous faudra traverser le territoire des Korubo un groupe d’amérindiens, contacté depuis à peine un an, qui défend chèrement son isolement. Il y a quelques mois les Korubo ont assassiné un agent de la FUNAI (Fondation National de l’Amérindien) avec leur arme favorite, le gourdin.
Les Matis eux ont rencontré leur premier blanc vingt ans auparavant, une confrontation qui a fait des ravages. Leur population a été décimée par le virus de la grippe. suite>>>

LIENS WEB : Le site passionnant de Erling Söderström sur les amérindiens et la vallée du javari : http://www.korubo.com

 

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